Superstitions pour les uns, religion catholique pour les autres, la piété populaire intéresse les historiens des mentalités. Comment se manifeste-telle encore dans le paysage de la commune?
La visibilité la plus grande est assurément celle des croix de chemins. Sur la commune elles restent très nombreuses, plus d'une vingtaine. a la mairie on trouve un panneau réalisé par le Groupe Archéologique de Cours qui donne l'état des lieux vers 1990. Il y a eu depuis quelques modifications : croix détruites, ou disparaissant sous la végétation mais aussi d'autres nettoyées ou mises en valeur ; celle de la place du bourg a été déplacée lors de l'aménagement du centre. Pour plus de détails voir la page croix de chemins de ce site.
Quelle pouvait être la raison de ces implantations?
-Pour la clergé c'était une manière d'inscrire la domination de la religion sur le territoire
-Pour les passants, ces croix situées souvent à des croisements pouvaient apparaître comme des protectrices, un peu comme depuis la nuit des temps ces divinités des carrefours (chez les Grecs par exemple). Il y avait bel et bien une continuité, une sorte de paganisme christianisé.
-Au XIXème siècle au moment de l'essor du catholicisme rural, on remplace les anciennes croix (en pierre au lieu du bois souvent) et elles sont érigées soit par la paroisse soit dans les hameaux ou les écarts, par une famille qui veut marquer ainsi son importance ; la croix de Mission est une croix de la paroisse située au-dessus du bourg le long d'un chemin très peu fréquenté comme si elle apparaissait comme la grande protectrice de toute la paroisse ; en revanche la croix ci-contre érigée en 1870 l'a été par la famille Morel.
Mais la piété populaire est encore visible dans le bâti : quelques maisons portent encore la trace de cette demande de protection ou d'affirmation de sa foi.
C'est le cas des quelques exemples ci-contre et ci-dessous que l'on découvre parfois au cours de promenades à pied
Au quartier noir, statuette dans une niche...
Bouteilles emmurées au Crot des Bois
Route du Coucou bouteilles emmurées (capture google maps)
Au centre du bourg
(capture le bon coin.com)
Ci-contre, à Lardillat une grosse maison de pierre possède sur sa façade tournée au sud cette belle niche en pierre de taille qui contient une statuette du curé d'Ars, ce qui n'est pas si courant. En dessous la date 1865 doit indiquer la date de construction de la maison. Mais 1865 correspond à une année de forte démographie rurale, de nombreuses érections de croix et aussi du développement du culte de Jean Baptiste Marie Vianney. Plus difficile à comprendre l'inscription l'escurol d'or. Escurol est un mot occitan pour écureuil ; or Ecoche est du domaine franco-provençal. Peut-être que le propriétaire avait de la famille dans le sud du Massif Central. Y a-t-il enfin un (facile) jeu de mot entre escurol d'or et au curé d'Ars?
Beaucoup moins visible, la sculpture en entaille d'une petite croix au-dessus d'une porte de grange toujours à Lardillat (dans la "clé de voûte")